dimanche 18 août 2024

HATI, BUDGET 2023-2024 RECTIFIE : LA PLACE DE L’AGRICULTURE ?


Le ministère de l'Agriculture occupe la 9ème place parmi les 33 entités se partageant les ressources du budget. Le montant alloué à l’agriculture est de 15.8 milliards de Gourdes (118.8 millions $US). Environ 13% du montant est destiné aux salaires et autres avantages des agents publics du secteur. La part réservée aux investissements et aux subventions des intrants et autres consommations intermédiaires en soutien aux productions agricoles nationales, s’élève à 13.7 milliards de gourdes.

Lire l'article complet à partir du lien :

mercredi 7 février 2024

SONDAGE - MONTAGE D'UNE ASSOCIATION NATIONALE D’INGENIEURS-AGRONOMES HAITIENS (ANIAH), MISSION ET OBJECTIFS. -

Ce sondage est totalement anonyme et concerne exclusivement les Ingénieurs-Agronomes Haïtiens. Il recherche l’avis de ces professionnels sur la création d'une association nationale d’ingénieurs-agronomes haitiens (ANIAH) sa mission et ses objectifs. Il fait suite aux recommandations insistantes de l’enquête des ingénieurs-agronomes haïtiens (EIAH) 2023. Le questionnaire est rempli directement ici (voir ci-dessous), ou a partir du lien : https://forms.gle/Hk3j13jK1s5dJqKQ9
La date limite de son remplissage est fixée au 05 Avril 2024. 
Pour infos: fontil.nolex@gmail.com | +(509) 3422 9520 (WhatsApp).

samedi 3 février 2024

Résumé de la rencontre de restitution EIAH 2023


Vingt-trois (23) participants ont été enregistrés et ont rendu possible la rencontre en ligne sur la plateforme Google Meet, tenue le 03 février 2024, de 17h00 à 19h15. Quelques difficultés de connexion internet ont été enregistrées, mais l’agenda a pu être épuisé et les échanges ont été positifs et fructueux.


Points dominants de la rencontre :

1.       Le défi du réseautage dont la nécessité de sortir l’Ingénieur-Agronome Haïtien de l’isolement, en passant par la capitalisation des expériences associatives précédentes et la valorisation des leçons apprises.

2.       L’exploration de l’opportunité d’un ordre des Ingénieurs-Agronomes a été aussi évoquée comme une autre nécessité pour renforcer et encadrer la profession.

3.       Le contexte actuel du pays conforte ces positions et appelle au rapprochement et à la mise en réseau des professionnels pour constituer et mobiliser le potentiel nécessaire à la solidarité professionnelle, la préservation de la profession et contribuer à corriger les dérives et influencer, dans l’intérêt national, les politiques incombant aux savoirs scientifiques et compétences en agriculture et domaines connexes.

4.       L’initiative Haïti Richesse, présentée par M. Jocelyn JEAN, a des discussions en cours aussi sur les défis soulevés par l’enquête ; ce dernier pense que le contexte actuel est déterminant pour trouver des réponses structurelles.

5.       S’agissant de la question du financement et de l’entreprenariat, le Représentant de la Caribbean Venture Capital (CVC), M. Edex TIDE, a présenté diverses opportunités et des produits d’investissement qui seraient à la portée des ingénieurs-agronomes et des fonctionnaires. La diversification des sources de revenus est une soupape de sécurité pour les professionnels.

6.       D’autres initiatives doivent suivre afin d’aboutir à des solutions réalistes et réalisables aux défis actuels dont la plupart ont été abordés dans les propositions de l’enquête.

Enfin, remerciement à tous les participants et puisse cette rencontre être le début d’une nouvelle initiative structurante et porteuse d’innovations positives dans la profession des agronomes ingénieurs.

Documents annexes (cliquez sur le document) :

Rapport de l’enquête EIAH2023

Présentation du Représentant de CVC

 

PS. Si vous êtes sur Facebook, suivez et partagez la page, Enquête Ingénieurs - Agronomes Haïtiens, ce faisant vous supportez déjà la mise en réseau et le rapprochement des Ingénieurs-Agronomes Haïtiens.

 

FIN. -

mardi 23 janvier 2024

ENQUÊTE INGÉNIEURS-AGRONOMES HAÏTIENS (EIAH 2023) – Rapport

RÉSUMÉ EXECUTIF



Cette enquête réalisée par l’auteur entre novembre et décembre de l’année 2023, auprès de 244 ingénieurs-agronomes haïtiens, est une contribution à la sensibilisation et la mobilisation des savoirs et compétences haïtiennes en sciences agricoles, dans la perspective d’une transformation structurelle des secteurs de l’agriculture et de l’agro-alimentaire en Haïti.

Il en ressort un énorme besoin d’encadrement et d’adaptation des métiers d’ingénieurs en agriculture, sur les plans académique, professionnel, structurel, financier, …. La formation d’ingénieur-agronome serait très stéréotypée masculine au sein de la société et est largement dominée par les hommes. Il s’est, en outre, révélé un manque de cohésion intra-professionnelle nécessaire pour canaliser à bon escient ce grand potentiel des ingénieurs-agronomes au profit du développement agricole et du pays.

L’une des causes explicatives de cette situation se trouverait dans la création, à partir de la fin de 1990, de divers centres universitaires formant aujourd’hui des ingénieurs-agronomes, au côté de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH-FAMV), laquelle détenait jusque-là le monopole exclusif d’une telle formation. Ainsi, la formation d’ingénieur-agronome est en plein essor dans le pays et mériterait d’être reconsidérée ; et l’exercice de cette profession deviendrait aussi un enjeu important de développement à canaliser.

Accédez à l'intégralité du texte : DOCUMENT COMPLET

Ou contactez l’auteur à : fontil.nolex@gmail.com

dimanche 3 décembre 2023

Marcel P. Mondésir | Décembre 2023, le mois du bilan.


Décembre moment de toutes les folies et de tous les rêves de vie.

Attention aux souhaits et aux vœux, car souvenons-nous que le monde change. Et les bonnes intentions, les vieux pieux, les promesses formulées avec humanité et sincérité ne suffisent plus pour faire bouger les lignes et porter les belligérants à agir autrement. 

Les bandits ont les mêmes démarches. Que ce soit sur le plan local ou sur le plan international, leur plan d’attaque et de destruction sont les mêmes. Et ils sont motivés par la même mauvaise foi de faire souffrir leurs victimes.

On saurait tenter de dire d’Israël à Haïti, de la cône d’Afrique aux mines de la République Démocratique du Congo (RDC) jusque dans les plantations de banane et de café des Amériques Centrale et du Sud, ils ont les mêmes patrons, les mêmes maîtres à penser qui leur passent des ordres très sordides.

Sur le terrain, la dynamique globale veut tout basculer et si nous ne prenons pas les moyens correspondants nous nous dirigeons tout droit dans le précipice.

Nous sommes pratiquement dans les derniers instants de 2023. Le temps du bilan est venu. Que ce soit sur le plan personnel que sur le plan collectif. Il nous faut regarder, analyser, comprendre tout ce qu’on a pu réaliser et ce qu’on était contraint d’abandonner pour toutes sortes de raison.

L’essentiel, c’est impérativement de faire le bilan afin de pouvoir tirer les leçons et apporter les corrections nécessaires. Ce qui nous permettra de rebondir l’année suivante en nous fixant des objectifs en fonction des prévisions sur les plans: social, politique, économique et environnemental.

En outre, grâce au bilan, nous pourrons nous fixer sur des éléments plus réalistes, plus abordables car maîtrisant les causes de certains de nos échecs.

Ce que nous devons tous savoir le monde change, l’environnement socio politico économique subit des mutations et en fonction de notre positionnement social et économique les retombées et les soubresauts vont devenir plus graves et plus lourds. Car c’est une véritable guerre des lions. Tout ce qui est potin sera appelé à être écrasé. La formule de La Fontaine ;”la raison du plus fort, est toujours la meilleure”, domine, dans les faits et les pratiques géopolitiques, tous les couloirs des espaces de décision mondiaux grands ou petits.

Par nos souhaits pour l’an 2024, imaginons comment allons-nous réorganiser ce monde pour que la vie soit possible et vivable. La grande majorité de l’humanité c’est comme des porcelaines dans un environnement fait de tigres, d’éléphants et de lions. Pour notre Haiti trop longtemps meurtrie, nous formulons le vœux d’un revirement historique de la situation de subsistance et celui de l’engagement patriotique des acteurs impliqués pour renverser, dans l’immédiat, sinon à très court terme, les tendances insupportables actuelles de l’insécurité sous toutes ses formes, de l’impasse politique et favoriser le retour à la normalité fonctionnelle des institutions républicaines, la sérénité, la paix et la libre circulation pour tous, le retour des activités socio-économiques, la croissance et le développement économique dans le pays. Qu’enfin 2024 apporte l’espoir et nous rapproche du changement !

Adaptation du texte original par Nolex Fontil

Port – au – Prince

mercredi 1 novembre 2023

ENQUETE INGENIEURS-AGRONOMES HAITIENS

Chers Ingénieurs-Agronomes,

Je m’appelle Fontil Nolex, Ingénieur-Agronome haïtien, je travaille sur la réalisation d’un article sur la situation socio-professionnelle des Ingénieurs-Agronomes en Haiti. Je vous approche pour une contribution en remplissant ce questionnaire de 5 minutes maximum.

*les informations personnelles seront gardées hautement confidentielles.

*l’article sera partagé prioritairement avec les contributeurs.

*les informations seront reçues jusqu’au 30 novembre 2023, le lien du questionnaire peut être partagé sur les réseaux sociaux afin de toucher le maximum de personnes concernées que possible.

*les retombées de cet article seront de faire la promotion pour une meilleure valorisation du métier d’ingénieur agronome dans un contexte où le secteur de l’agriculture s’est imposé comme étant l’une des voies incontournables dans la solution de sécurité et de la souveraineté alimentaire en Haiti.

La sincérité des données fournies est déterminante. Je vous remercie d’avance pour votre aimable contribution.

Lien du questionnaire ENQUETE INGENIEURS-AGRONOMES HAITIENS :

https://forms.gle/PHEsJn7AkCZjXsqq8

Pour plus d’information, je suis disponible sur WhatsApp au +509 3422-8520 et par email fontil.nolex@gmail.com

Cordialement.

dimanche 29 octobre 2023

Construction du Canal sur la Rivière Massacre | Défi d’une énorme carence stratégique de collaboration à surmonter

L’Etat doit pouvoir assumer pleinement ses responsabilités dans ce dossier du « kanal rivyè Masak » et s’engager à respecter les revendications légitimes pleines et entières des communautés.

Quand deux parties, au départ qui se méfient, doivent se rencontrer sur un dossier sensible, la préparation est très importante pour garantir au départ le calme, la disponibilité et l’assurance dans chaque camp. Dans le cas contraire, la méfiance et la charge émotionnelle de la situation vont s’ériger en un obstacle puissant, empêchant les parties de discuter dans la sérénité et de collaborer avec efficacité.

Finalement, l’Etat a décidé de manifester sa présence sur le terrain de jeu où se déroule cette bataille autour de la « construction du canal emblématique sur la rivière massacre, en territoire Haïtien, par les Haïtiens »[1] ; l’attente aura été longue, mais mieux vaut tard que jamais. A l’issue des échanges organisés le 26 décembre 2023, sur le dossier du canal massacre entre le comité local de gestion du canal et une délégation gouvernementale de plusieurs ministres dont ceux de l’Agriculture et de l’Environnement, l’envoi d’une commission technique avait été annoncé. Dès le samedi 28 décembre, ladite commission avait déjà été sur place pour rencontrer le comité du canal sur le site. Mais, selon ce qu’ont véhiculé les réseaux sociaux, cette rencontre précipitée s’est soldée par une fin de non-recevoir.

Stratégiquement, l’implication de l’Etat dans ce dossier est fondamentale et ne peut déboucher que sur des avantages collectifs positifs à moyen et long terme pour le système en perspective. Nous avons bien souligné que les Ministères concernés ont bien leur partition à jouer dans ce dossier[2]. Aucune entité ni organisation ne seront en mesure d’exercer les rôles régaliens dévolus aux pouvoirs publics directement concernés par ce dossier dont l’ampleur dépasse déjà le cadre national. La population locale et le comité de gestion du canal ont un objectif précis ; le slogan KPK (Kanal la Pap Kanpe) exprime à la fois leur conviction et leur engagement à ne pas se laisser s’en détourer. La mobilisation communautaire est manifeste et la solidarité nationale (voir internationale) est sans équivoque. Ce qui manque c’est le point de suture difficile mais ô combien important, entre l’Etat et la communauté.

Les acteurs pourront-ils profiter du Momentum ? La commission technique parviendra-t-il à paver la voie pour collaboration judicieuse et fructueuse dans ce projet emblématique ?

Faute de substance sur l’approche préconisée par la délégation ministérielle et la commission technique, nous nous contentons de soulever, en plus, ces autres points d’interrogation portant sur l’échec de la rencontre du 28 octobre :

A quel moment, le comité local a-t-il été informé d’une telle rencontre? La formation et la composition de la commission technique ont-elles été communiquées ? A-t-il eu le temps de réaction minimum nécessaire pour préparer correctement le face à face ?

Les deux (2) parties se sont-elles accordées sur les termes de référence ou un document quelconque expliquant le contour et les objectifs de cette mission ? Quels sont les sujets à aborder (technique, financier, logistique, gouvernance, etc.) ?

La commission technique du MARNDR, a-t-elle tenu compte des enjeux sur le terrain et a-t-elle structuré, en conséquence, et de manière suffisante son intervention?

A notre avis le slogan “kanal la pap kanpe” en dit long et charrie des revendications mêlées aux frustrations populaires en raison de l’irresponsabilité séculaire de l’Etat. Néanmoins, toute précipitation, incompréhension ou manque d’esprit d’ouverture peuvent déboucher, à un moment donné, à un état de gel de la situation ou pire encore à une source de difficultés techniques plus complexes et de conflits sociaux et d’intérêts non-encore évidents. Cet élan de solidarité devra interpeller tous les acteurs et canaliser toutes les énergies vers la concrétisation de ce projet, passant de « Kanal rivyè Masak la» à un nouveau modèle-système agricole irrigué centré sur l’intelligence stratégique et technique, la mobilisation adéquate des moyens, la bonne gouvernance, l’efficacité économique.

Enfin, pour rectifier le tir, ou toutefois en cas de programmation de nouveaux rounds, les interlocuteurs, pour le moins, doivent être connus par les parties ; les réponses aux questions soulevées ci-dessus sont nécessaires.

©Nolex F., Octobre 2023.



[1] Les agriculteurs dans la plaine de Maribaroux décidèrent de reprendre les travaux de construction d’un canal et d’une prise au niveau de la rivière massacre à la fin du mois d’août 2023, un projet piloté puis abandonné par le Gouvernement Haïtien depuis près de 4 ans.

[2] [réf. https://nfontil.blogspot.com/2023/09/propozisyon-pou-kriz-kannal-masak-la-ta.html]

dimanche 22 octobre 2023

Offre de formation : Management de projet & Marché public

Conditions:
a). groupe de 10 apprenants min.
b). frais de formation : MP 385 usd / pers. | Marche pub. 350 usd / pers.

dimanche 24 septembre 2023

Haiti - Agriculture | Actions et mesures pour un développement agricole haïtien durable

Pour parvenir à :

- Augmentation significative de la production

- Revenu agricole augmenté et satisfaisant

- Sécurité alimentaire améliorée



Haiti - Agriculture | Comprendre les obstacles de l’écosystème agricole haïtien

Les enjeux de sécurité et de souveraineté alimentaires, tenant compte de la situation démographique et de son évolution [plus de 11.9 millions en 2022, contre 8.3 millions en 2003 et un taux de croissance de 1.34%], les défis environnementaux et du développement durable imposent de repenser et de planifier le développement du secteur agricole haïtien.

Il revient à bien comprendre les problèmes pour mieux agir :



mardi 19 septembre 2023

Haïti et République Dominicaine || Crise de la Rivière Massacre : (Pour) quoi négocier ?








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Un droit légitime, le plus entier et que nul se saurait prétendre lui enlever. La République Dominicains use de toutes les voies et de tous les recours possibles pour sécuriser ses investissements autour de la rivière Massacre, son économie régionale et nationale et son l’avenir de son développement.

L’équilibre et l’équité dans l’utilisation des cours d’eaux partagés entre les deux pays sont désormais les aspects critiques à garder actifs dans la coopération liée à la question de l’eau et l’environnement entre la République Dominicaine et Haiti. Un (nouveau) cadre de coopération en phase avec les enjeux d’aujourd’hui et tenant compte des perspectives avantageuses pour ces 2 nations s’impose.

Aussi, est-il de la notoriété d’Haïti de s’assumer et de se prémunir de ses droits légitime et existentiel. Dans cette crise de l’eau opposant les 2 États, la construction entamée de l’unique prise haïtienne sur la rivière Massacre contre 11 prises dominicaines construites unilatéralement, est un principe non négociable pour Haïti; il y est lié la manifestation de la souveraineté et la dignité de toute une nation et de l’intégrité, de la préservation et de l’inviolabilité de son territoire.

Pour une solution durable, Haïti devrait pouvoir négocier avec la République voisine une compensation financière pour réparer l’équilibre, l’équité et les impacts dommageables par l’utilisation excessive de l’eau de la rivière Massacre, en raison des 11 systèmes installés par ce pays.

Le cas échéant, les paiements de la compensation négociée seraient exclusivement consacrés au développement agricole dans le Département du Nord ’Est.

Par ailleurs, toute nouvelle intervention sur la longueur, de la source à l’embouchure, devrait relever d’un compromis entre les 2 états, sous l’égide des conventions et du droit en applicables en la matière.

Les peuples partageant l’île doivent pouvoir coexister, s’épanouir et se développer dans la paix et l’harmonie.

vendredi 15 septembre 2023

Propozisyon pou kriz kannal Masak la ta tounen yon pwojè sistèm irige rantab ak dirab

Kannal Rivyè Masak : de kannal a sistèm irigasyon 

PWOPOZISYON

Nan kad revandikatif aktif ak lejitim moun Wananment sou kannal Masak la ak rès popilasyon ayisyèn nan ki deside akonpanye yo a, li enpòtan pou mwen pataje kèk lide ak tout konsène yo pou yon pi bon garanti sou kalite travay yo, avni kominote a ak tout rès peyi a.

Li pa yon sekrè pou pèsonn, peyi a nan yon moman eksepsyonèl, difisil ki mande konpreyansyon, entelijans nan solidarite ak efò pèsonèl ak kolektif pou-n rezoud chak grenn pwoblèm yo.

Fòs pwopozisyon sa-a chita sou lide pou kenbe vivan bèl elan solidarite popilè ki jèmen nan mitan peyizan Wananment ak k-ap devlope nan pote yon si bèl pwojè pou devlòpman agrikòl nan zòn nan.

Li chita tou sou nesesite pou evite lawont ak desepsyon kay moun nan kominote a ak rès peyi a, apre yo fin bay san yo, vi yo, enèji yo, lajan yo. Kidonk, evite bay ènmi pèp ayisyen an yon lòt okasyon pou griyen dan sou do li.

Nan sans sa a, mwen pwopoze aktè aktif sou teren an mete an plas vit vit  yon komite mobilisation, sivèyans ak swivi sou kesyson kannal la. Yon komite ki dwe enplike : Asosyasyon peyizan yo, KASEK, Meri, Pèsonalite piblik, elatriye.

Objektif komite sa a ta dwe anglobe konstriksyon, òganisasyon sosyal, jesyon ak eksplwatasyon sistèm irige ki gen pou sòti de mouvman kannal masak la.

Komite a kapab genyen pou manda :

1. pouswiv aktivite mobilizasyon sou kannal la pou anpeche tout malveyan entèn ak ekstèn ki ta vle kanpe anfas pwojè a.

2. asire travay konstriksyon pa janm kanpe sou okenn fo pretèks, jiska rive nan mete an valè espas ki gen pou fòme nouvo perimèt irige a.

3. asire sivèyans ak kontwol kalite travay yo pa mwayen enjenyè ak lòt teknisyen volontè k-ap sipòte ak konseye inisyativ sa a.

4. antre an kontak, fè ak kenbe kòòdinasyon ak antite etatik konsène yo, an patikilye Ministè Agrikilti, Ministè Planifikasyon, Ministè Finans, elatriye, pou mande yo angaje responsabilite teknik, finansye ak politik yo nan pwojè a ; se pa yon favè se yon obligasyon leta menm pou asire devlòpman ak eksplwatasyon chak santimèt kare teritwa peyi Dayi.

5- kontinye mobilize resous pou penmèt travay yo pa kanpe ak kreye yon « fonds solidarité » kòm kontribisyon finansyè popilasyon an; leta gen obligasyon finanse yon pwojè parèy ak lajan trezò piblik ak lòt resous piblik ki disponib, paske se yon you ouvraj kominotè.

6. mande ak fasilite ke Ministè agrikilti, Ministè anviwònman angaje responsabilite yo, nan kad misyon yo, sitou nan prepare ak kominike (a) plan detaye ak « cahier de charges » enfrastrikti ak tout tip ouvraj nesesè pou konstwi ak pwoteje sistèm nan – (b) plan « parcelaire », kalandriye ak jesyon nouvo sistèm nan.

7. patisipe nan tout diskisyon ak negosyasyon lokal,  nasyonal ak entonasyonal sou pwojè kannal Masak la ; mobilizasyon sitwayen se bon jan levye pou fè pouvwa piblik yo aji epi pran an men responsabilite.

8. sou baz agresivite manifès ak menas ouvèt Leta panyòl, kontinye veye ak mande Leta pran mezi ak dispozisyon fèm, san kach kach liben, pou sekirize moun yo k-ap travay sou ouvraj yo, ouvraj yo menm pandan tout tan sa nesesite. Egzije, Leta pran mezi ak disposisyon pou sekirize itilizatè ak pwotiktè sou sistèm nan ak ansanm ouvraj yo, pwodiksyon yo pandan tout tan sa nesesè.

Onè ak respè

Ankouraje !

dimanche 30 octobre 2022

Sortir Haïti de ces crises : entre déchéance socio-économique et cynisme politique

INTRODUCTION

"Notre cœur saigne encore lorsque nous voyons se perpétuer dans notre pays ces situations d'insécurité, d'impunité, de corruption, d'exploitation à outrance pour l'argent et le pouvoir, et la mascarade de la justice", j'emprunte à Monseigneur Hubert Constant ce passage de son discours prononcé au mois de Novembre 2004, à l'assemblée générale de la Conférence des évêques de France. Il exprime le sentiment de bon nombre d'Haïtiens qui assistent impuissants à la descente aux enfers de la chère et belle Haïti, conquise, à un moment mythique à cheval entre deux siècles (fin 18è et début 19è siècles) au prix du sang abondant versé, sous le feux ardent des armes de la puissante armée française de l’époque ; la détermination des noirs assoiffés de liberté l’emporta.

Ce pays a déjà fait un parcours assez long, de plus de 216 ans, à rechercher la consolidation de son indépendance, la cohésion sociale, la paix et la stabilité, le développement économique et social. Sa course n'est toujours pas terminée, étant encore très loin de ces aspirations d’un peuple combatif. L'objectif de ce texte est de présenter quelques réflexions sur cette quête du rêve haïtien, tout en effleurant les responsabilités face au constat du chaos caractérisant l’état global d’Haïti, ainsi que la déchéance de tout un système de gouvernance, les conséquences économiques et sociales, à travers la thématique ainsi formulée "Sortir Haïti de ces crises : entre déchéance socio-économique et cynisme politique" traitée en trois points :
(1) les impacts des politiques publiques ;
(2) Les retombées socio-économiques en considérant les trois (3) dernières décennies (1990-2020) ;
(3) Et, des pistes de solutions pour des perspectives positives et inspirantes pour tous.

1. QUELLES RETOMBEES DES POLITIQUES PUBLIQUES ?

Depuis la fin 15ème siècle, ex-colonie espagnole et française (1492-1804), Haïti fut toujours le théâtre des systèmes d'exploitation, de domination des grandes puissances et également un champ fertile pour les agences internationales. 216 ans (1804-2020) de parcours de résistances, de tentatives et aussi de luttes en vue de l'émancipation sociale et économique qui demeure une aspiration légitime de la nation haïtienne. Mais tiraillée pendant longtemps pour s'être engagée et de fait avoir arracher son indépendance du système barbare de l'esclavage et s'être imposée comme le deuxième pays libre du continent américain et la réputation de 1ère République noire indépendante du monde.

Occupée pendant dix-neuf (19) ans par les Etats Unis d'Amérique, du 28 Juillet 1915 au 01 Août 1934. Une présence physique quasi permanente des Nations Unies pendant près de trois (3) décennies de 1993 à 2020, à travers différentes missions dont MINUHA, MANUH, MIPONUH, MINUSTAH, MINUJUSTH, … Sous perfusion quasi constante maintenue par les principales institutions internationales telles FMI, BM, BID, … et des Agences de coopération bilatérale.

Pour quelle paix ? Quelle stabilité ? Quel progrès ? Enfin, quel niveau de développement ?

Deux siècles accomplis et deux décennies d'indépendance (1804-2020) pour un pays toujours dépendant de l'extérieur. Le séisme du 12 Janvier 2010 a dévoilé toutes les faiblesses d'un pays agonisant et l'inefficacité des institutions et de l'Etat. L'instabilité politique chronique, les crises sociales, les luttes intestines constituent la toile de fond de la société haïtienne. L'assassinat du père fondateur de la Patrie, Jean Jacques Dessalines qui fut le symbole de l'unité et le forgeur de la nation haïtienne ouvrit la voie aux luttes de classes et à toutes les formes de divisions à l'origine des asymétries sociale, économique, politique, … dans le pays jusqu'à date.

L'Etat perd de son essence, mélange sa fonction de régulation, de contrôle, d’incitation via des politiques publiques efficacement conçues… à d'autres fonctions et des questions subsidiaires qui seraient mieux traitées par la société civile et le secteur privé. Dans cet amalgame de rôles et actions publics, se forme le cercle des vices, des fraudes, de la corruption et de toutes les formes d'insécurité pour le citoyen et d'entraves pour le fonctionnement et le développement des institutions publiques et le progrès économique du pays. Toutes les structures étatiques passent à côté de leur mission de service public. Elles sont en déphasage avec le contexte de développement économique régional et mondial lequel est centré sur la compétitivité, la recherche de l'avantage comparatif, l'économie de marché, l'engagement du secteur privé, la vitesse et l'efficacité de la technologique, codifié et limité par des normes et des règles. Les politiques économiques, du moins des cinquante dernières années, privilégient nettement l'importation à la production nationale, L'Etat lui-même achète, produit et distribue au profit de la légendaire attache populiste des Gouvernants voulant une accalmie sociale pour tenter de rester au pouvoir. Et, à la place de discours cohérent, rassurant et adapté aux conjonctures, c'est courant que ces derniers fassent usage du baragouinage comme communication politique ; les derniers baragouins livrés : "naje pou sòti", "lè-w prezidan wa konprann","nou pa egare", Est-ce que ça dérange ? Suivez mon regard ! …

Le pays est en train de perdre son capital humain reproductible, des Haïtiens/nes authentiques pouvant reconstituer la classe dirigeante crédible, fiable et compétente ô combien indispensable à son décollage. Point besoin de rappeler qu'à la place des hommes/femmes d'Etat se retrouvent en majorité des hommes/femmes de services ou pions des forces obscures économiques et politiques dans toutes les sphères.

De manière spécifique, la question fondamentale et basique de la sécurité alimentaire et nutritionnelle à court terme constitue un énorme défi. La famine chronique demeure une menace constante et les problèmes nutritionnels tuent silencieusement dans les cités et les quartiers populeux, dans l'ombre des instabilités politiques, le mépris des Dirigeants et la complicité rentable de certaines parties des élites. D'ailleurs, pour le sociologue et écrivain Jean Price Mars (1919), "La classe dirigeante se désintéresse du sort des masses, celles-ci ignorant même l’existence de la première parce qu’elle n’a avec elles que des rapports purement économiques." A cela, il ne faut sous aucun prétexte soustraire les responsabilités, à cause de leur complaisance, de certains dirigeants des puissances étrangères et de Responsables des Organisations et Missions étrangères.

En 2018, dans son Rapport sur le développement humain 2019, L'ONU a classé Haïti 169ème sur 189 pays et territoires considérés ; son IDH de valeur 0.503 est la plus faible de toute l'Amérique et les Caraïbes. La pauvreté et le sous-développement d'Haïti, somme toutes les considérations précédentes, donneraient le reflet d'un projet dans l'essence est dans son histoire, ses croyances et sa culture.

2. CONSIDERATIONS SUR LES TROIS (3) DERNIERES DECENNIES (1990 - 2020)

En seulement 30 ans, la population haïtienne a augmenté de 66%, en passant de 6.6 millions en 1987 à 10.9 millions de personnes en 2017 ; le taux de croissance démographique 14.7 pour mille pour la période 2015-2020, selon l’Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI). Haïti est ainsi, le deuxième pays le plus peuplé de la Caraïbe, après Cuba et est suivie par la République Dominicaine. La figure 1, ci-dessous, montre que pendant les trente (30) dernières années, soit jusqu’en 2017, Haïti a affiché des taux de croissance démographique légèrement plus élevés que la République Dominicaine et largement supérieures que Cuba.

Parallèlement, la population s’est de plus en plus confinée dans les espaces urbains. En 1987, environ 75% des haïtiens vivaient en milieu rural ; aujourd’hui, seulement 45% de la population habite dans le milieu rural. Selon les statistiques démographiques de l’Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI), en 2015, la population haïtienne est estimée à 10.9 millions de personnes avec une concentration de plus de 50% dans les milieux urbains ; 36% de la population est concentrée dans le département de l’Ouest, 15.4 dans l’Artibonite et 9% dans le Nord. Il importe également de signaler que 26% environ de la population habite l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, un état de fait déterminant les conditions sécuritaires, la paix et la stabilité sociale dans la Capitale haïtienne et ses zones environnantes.

Figure 1 : Évolution comparée des populations de Cuba, de République Dominicaine et d’Haïti de 1985 à 2017 


Considérant cette dynamique démographique, nourrir la population en d’autres termes la « garantir la sécurité alimentaire », est un enjeu d’une importance capitale pour Haïti. Sur le plan social, face à des inquiétudes soulevées par le besoin de manger et se nourrir, les exemples de crises et d’intenses tensions populaires sont légion. A titre de d’exemple, l’on peut signaler les émeutes de la faim, en avril 2008, avec comme leitmotiv « nou grangou », suite à la hausse générale des prix des denrées alimentaires au niveau qui a également provoqué des manifestations de masse dans d’autres pays. La problématique de l’insécurité alimentaire est fortement présente dans les revendications populaires et dans les débats politiques. Elle n’a pas cessé de s’amplifier et est devenue un mal chronique vu le niveau de pauvreté dans le lequel Haïti s’est enlisée depuis si longtemps. Le DSNCRP (MPCE, 2007), fait état qu’en 2001, 56% de la population haïtienne, soit 4,4 millions de personnes vivait en dessous de la ligne de pauvreté́ extrême de 1$ US PPA par personne et par jour. Douze (12) ans après, l’extrême pauvreté a reculé mais demeure à un niveau estimé élevé ; en 2012, elle est estimée à 24%, selon la Banque Mondiale (2014) qui notait parallèlement que 60% de la population sont considérés comme étant multidimensionnellement pauvres, ayant accès à moins de trois (3) des sept (7) services de base (éducation, santé, assainissement amélioré, eau potable, énergie, logement non-précaire, sécurité alimentaire).

Alors que la tendance de croissance démographique annuelle se situe autour de 1.47%, l’économie du pays affiche des taux de croissance atypique d’une situation chaotique qui oscille entre croissance et décroissance et dont le taux moyen de croissance demeure inférieur à celui suivant lequel la population augmente.

Figure 2 : Croissance démographique comparée à l'évolution du PIB 


Du point de vue économique, rien de comparable avec ses voisins de la caraïbe (Figure 3), Haïti se rapproche plutôt de certains pays minés par les conflits (Figure 4). En réalité, n'elle-t-elle pas en réalité un pays en conflit, vu ces crises politiques répétitives, la multiplication du nombre des gangs armés et des zones de non droits, les sempiternelles revendications d'un mieux-être des masses populaires, la banalisation des symboles de la nation ayant marqué les trente (30) dernières années.

Figure 3 : PIB/ha comparé de Haïti et d’autres pays du bassin de la Caraïbe 
Source : données de base de la Banque Mondiale

Figure 4 : PIB/ha comparé de Haïti et de certains pays en conflit 
Source : données de base de la Banque Mondiale

3. POUR SORTIR HAITI DE SA DECHEANCE

Le développement d'Haïti viendra de l'extérieur, C'est faux ! La Première République noire, doit se réveiller pour se réinventer en misant sur ses ressources propres, tout le reste si on veut mais sans aide empoisonnée.

C'est vraiment fort d'affirmer qu'Haïti est un "pays à réinventer" et autant pénible de l'expliquer cela dépend des groupes ou des intérêts qui sont en face ou qui seront touchés. Certains, les forts et puissants économiquement, n'ont aucun souci face au système tel qu'il est ; d'ailleurs ils le contrôlent, en tirent grand profit et auraient en leur pouvoir le levier de la misère populaire.

Quant à la majorité de la population, il paraît qu'elle ait finalement aversion des beaux discours, qu'elle doute de toute bonne foi. … et soit tétanisée au point de plonger nettement dans l'indifférence pour la chose publique et le collectif. L'individualisme et l'intérêt personnel s'installent dans toutes les couches.

Les modèles pour les enfants et les jeunes sont rares. D'ailleurs, le rempart que représentait la cellule familiale aujourd'hui disloquée sous le tonnage de la misère ne sert plus la communauté. Les mœurs, influencés par la dynamique socio-politique et les pratiques de survie imposées par la dure réalité quotidienne, ont beaucoup évolué. A part le militantisme, au sens d'activisme politique et réactionnaire, le plus souvent à la solde des politiques tordus et corrompus, le principal issu offert à la Jeunesse est l'émigration. Les tendances "rabòday", "madan papa", "ti-sourit", "car-wash", etc. deviennent les principales distractions ou lieux de défoulement et d'évasion aux dépens d'une société sereine, équilibrée et émancipée.

La relève qualitative tant espérée n'est pas pour demain à moins d'un sursaut collectif et de l'émergence d'un leadership haïtien pour les Haïtiens d'abord pouvant remettre en priorité l'intérêt national et collectif et qui fait du développement durable de la société haïtienne le but et le principal point de ralliement des haïtiens/nes toutes classes confondues.

Bien évidemment, il n'est pas sensé d'envisager un développement en vase clos ; le scenario viable doit comprendre l’importance du partenariat respectueux international et d’une collaboration saine et sincère entre états ; à l’instar de la coopération internationale prônée par la jeune nation haïtienne, au lendemain de son indépendance, notamment avec les états de l’Amérique latine et les Etats Unis en particulier. Le format de diktat a démontré sa dangerosité et a contribué énormément à la descente aux enfers des Haïtiens/nes. Il faut un nouveau paradigme fondé sur "Ayiti dabò", "Ayiti an premye", avec les Haïtiens et les Haïtiennes.

La sortie de cette spirale dangereuse impose un réveil collectif national. En d'autres termes, la population devra massivement exprimer son ras-le-bol de ses conditions existentielles actuelles et exiger manifestement une révolution large et totale ; en particulier, la redéfinition des fondamentaux de la nation dont le rêve haïtien, le système de valeurs sociétales, le consensus sur les droits, les obligations et les privilèges. La nouvelle société haïtienne doit être centrée sur l'équilibre relatif, c'est à dire de limitation des écarts sur les plans social, politique et économique avec des considérations spécifiques pour la jeunesse, la femme et de l'accessibilité pour toutes et tous. Evidemment, tout le monde ne sera pas d'avis que les conditions changent. Le changement des conditions de vie de la masse, si cette dernière souhaite s'y engager, a inévitablement un coût, même plus important que le coût consenti pour édifier le chaos actuel. Si nous souhaitons des résultats différents, nous devons changer d’approches, de pratiques, pourquoi pas de visions. Le monde a beaucoup changé depuis et ici, il est d'arrêter de reculer ; on doit désormais avancer.


4. BIBLIOGRAPHIE

Banque Mondiale. Les données ouvertes de la Banque mondiale, dans [https://donnees.banquemondiale.org].

Institut Haïtien de Statistique et d'Informatique, 2015. Population totale, de 18 ans et plus, ménages et densités estimés en 2015, Port-au-Prince.

Mars, J. P., 1919. La vocation de l'élite. Disponible dans [http://classiques.uqac.ca/classiques/price_mars_jean/vocation_de_elite/vocation_de_elite.html], consulté le 15 novembre 2019.

Ministère de la Planification et de la Coopération Externe, 2007. Document de Stratégie Nationale pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté́ (2008-2010), Imprimeries Deschamps, Port-au-Prince.

Programme des Nations Unies pour le Développement, 2019. Rapport sur le développement humain 2019 - Au-delà des revenus, des moyennes et du temps présent : les inégalités de développement humain au XXIe siècle.

dimanche 2 janvier 2022

Haïti démographie : Entrer en 2022, en faisant de l’humain l’artisan du développement durable

Comparé aux quatre (4) pays sur le plan démographique, Haïti est le pays :

  • le plus peuplé avec 11.5 millions de personnes ;
  • où les femmes sont les plus fertiles (2.8%) et la population croit plus rapidement (1.3% an) ;
  • où la population est plus jeune, 94.7% des hommes et des femmes ont moins que 65 ans.

En dépit de tout, c’est le pays le plus pauvre et où l’espérance de vie est de 62 ans pour les hommes et de 67 ans pour les femmes.


Au sein de la population haïtienne :

  • les femmes (50.4%), comme c’est le cas pour les autres états de l’archipel des grandes Antilles, sont plus nombreuses que le les hommes (49.6%) ;
  • La population rurale (43.6%) légèrement inférieure à celle urbaine (56.4%). Par rapport à sa valeur en 2015, le taux de la population rural a perdu 4.4 en 2021.


Dans une perspective de développement durable d’Haïti, la situation démographique peut constituer un atout déterminant moyennant une capacitation adéquate lui permettant de créer/exploiter les opportunités et participer à la création de la richesse, la croissance économique et promouvoir le bien-être collectif.

Aussi, faut-il bien que toutes initiatives à considérer dans ce sens, qu’elles soient d’ordre politique, économique, social ou culturel, doivent être inclusives, intégrées et durables et considèrent les besoins fondamentaux de l’humain le plus pauvre. C’est l’homme qui donne le sens au développement. L’humain doit être au cœur de son propre développement durable, sinon c’est un concept vide et dont la valeur réelle ne résidera que dans la rhétorique et en tant qu’œuvre d’art à déposer dans un musée.

© Nolex Fontil, Janvier 2022


dimanche 21 novembre 2021

Crises et développement en Haiti : Faire de l’agriculture un levier de stabilité et de souveraineté

Photos Eric A.


Notre agriculture est trop longtemps piégée. Cette affirmation est peut-être choquante. A bien des égards, un mécanisme robuste et huilé est en place afin garder « hors-jeu » un secteur économique vital pour un pays qui peine à se libérer du joug du sous-développement. Le secteur agricole haïtien, depuis des lustres, galère et continue de péricliter, car empêtré dans un système hermétique et opaque. Quelques [segments] plutôt « lucratifs » de certaines filières vitrines existent, mais opérés par des groupes oligopoles très restreints qui dictent les règles des marchés. En général, les 1,000,000 exploitants agricoles indéfinissables et inconnus opérant dans le secteur tentent de garder en vie ce qui reste de la production agricole nationale, le plus souvent à leurs dépens.

Tout semble contre l’agriculture et les agriculteurs haïtiens. Un discours démotivant ; l’agriculture est présentée comme un secteur à risque. Des politiques d’entraves et une gouvernance absente; les productions locales font face à une concurrence défavorable et déloyale sur leur propre marché « quasi-libre ». A noter que les aliments importés par Haïti se chiffrent à 800 millions $US environ par année, environ 21% des importations totales du pays. Pourtant, sans technologie appropriée, avec des moyens techniques et financiers rudimentaires, les productions agricoles locales assurent la satisfaction, entre 40 et 45 %, des besoins alimentaires des haïtiens. Le potentiel agricole haïtien est un acquis et un atout en attente d’exploitation, mais par celles et ceux qui peuvent le reconnaitre [voir l’article Pour un réveil agricole en Haiti en créole haïtien].

L’instabilité politique et les multiples crises internes, de 2020 à date, surtout avec le fameux « lòk », nouvelle stratégie de lutte politique, utilisée aussi lors des revendications sociales, l’épidémie du coronavirus (2020), le conflit russo-ukrainien (2022), etc. contribuent à révéler, même aux plus incrédules, la vraie place et le rôle de l’agriculture dans la stabilité sociale et la sécurité nationale. Cette situation vient renforcer ce que nous ne cesserons de crier haut et fort, et à qui veut l’entendre, à savoir : notre agriculture est un élément déterminant pour notre stabilité sociale et la souveraineté de notre pays. Remarquons que l’Ukraine bien qu’en étant en guerre conserve toute sa capacité à nourrir sa population alors qu’une bonne partie du monde en souffre. Autre malheureux constat, la dépendance alimentaire d’Haiti vis-à vis de la République Dominicaine crée un déséquilibre dans les tous les autres types de relation entre les deux pays.

Aujourd’hui, avec une évidence limpide, les enjeux alimentaires et nutritionnels, ceux de la paix et la stabilité, de l’environnement et plus généralement l’enjeux de l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD), dans l’espace et contexte haïtien, replacent également l’agriculture au nombre des issus incontournables menant au développement durable.

Aussi, tous les acteurs confondus, du paysan au grand et influent investisseur, les pouvoirs publics, doivent, enfin, prendre conscience de la nécessité d’une vision partagée d’un développement agricole endogène et miser sur une feuille de route agricole ambitieuse abordant les vrais défis : la sécurité, le marché, l’innovation, le financement et la préservation de l’environnement. Pour cela, il faut donc un plaidoyer catalyseur afin de mobiliser les décideurs et aussi tous les concernés ou intéressés (acteurs du changement) par le développement agricole. Il n’est pas sans importance de souligner, surtout dans le contexte d’Haiti, que les politiques de moyens (ressources) doivent céder la place à de véritables politiques sectorielle et sous-sectorielle centrées sur des résultats.

 

© Nolex FONTIL, Nov. 2021

jeudi 22 octobre 2020

Appréciation de la gourde par rapport au dollar américain : un doux rêve mais qui risque d'être éphémère

En moins de deux (2) mois, le taux de change du $us s'est abaissé de près de 48% en passant de 119.6  gourdes en août à 62.7 gourdes en octobre (Source : BRH/Taux de change).

Pour des raisons dont certaines demeurent floues et troublantes, sous le drap de la spéculation, le secteur bancaire, incluant la Banque centrale, a créé une situation monétaire chaotique dans le pays non sans conséquence sur la population, en particulier, les salariés, les prolétaires et la frange des démunis de la population; Lire l'article : http://nfontil.blogspot.com/2020/08/depreciation-monetaire-pouvoir-dachat.html?m=1

Patatras! Une mesure des autorités financières est tombée : injection de $us, sanctions, … En un mois, le $us s'est déprécié à une vitesse nettement plus rapide que celle de son appréciation en trois (3) ans. Grand satisfecit pour les dirigeants!

Satisfecit et fanfaronnade d'un côté. Exaspérations et frustrations d'un autre côté.

Tout paraît miraculeux et échappe à toutes les théories économiques et monétaires. En effet, on est sur la planète de la magie.

Dans la rue, les médias, l'émotion prend les autoroutes à vive allure. Joie et déception se mélangent. Seule la raison doit faire cavalier seul, une précaution judicieuse pour ne pas être étiqueté anti-pouvoir, anti-peuple.

Les moins crédules ne peuvent s'empêcher de s'interroger:

Quels effets de tels comportements des agents du secteur monétaire et financier ont-ils sur le portefeuille des ménages?

Les vrais déterminants du marché de change sont-ils été à la base des mesures de la BRH et jusqu'à quand la pression sur le $us pourra-t-elle se maintenir?

A quel niveau d'équilibre $us/HTG doit-on raisonnablement s'attendre étant donné le cadre sociopolitique instable, le manque de confiance des agents économiques, l'insécurité soutenue, le ralentissement des activités économique et touristique dans le contexte du Covid19?

Pour conclure, il y a là, aujourd'hui, un vrai défis pour les économistes, les investisseurs, les développementistes et les autorités politiques avisées!