Monsieur le Président,
Messieurs/Mesdames
les Ministres du Gouvernement,
Messieurs les parlementaires,
Mesdames/Messieurs
les candidates et candidats,
Mesdames/Messieurs Patronnes et Patrons
Savez-vous que si
le peuple ne se soulève pas après vous, c’est peut-être parce qu’il n’est pas conscient qu’il
est en train de crever de faim et pourris dans une pauvreté atroce.
Vous avez dit 200
Gourdes le salaire minimum, très bien ! Mais à quoi est-ce que çà sert ?
Voyons chez la
famille de Mathieu Giles.
Ce mardi 30 Juin
2015, j’ai pris le soin d’occuper ma journée à questionner la misère autour de
moi (trop de personnes sont venues me demander quelque chose à manger) ;
alors, je me suis dit, je vais m’entretenir avec une personne prise au hasard
sur ce qu’elle va manger et comment elle s’y prend.
C’est ainsi que je suis
tombé sur Madame Mathieu. J’ai découvert ceci :
Mathieu Giles est
ouvrier au salaire minimum et père d’une famille de cinq personnes [sa femme, sa
fille, le petit garçon et la fille qu’il a accueilli chez lui]. Une famille de
cinq (5) personnes. Le revenu de la famille est le salaire de Monsieur Mathieu.
Ce midi, j’ai discuté avec sa femme à peine
revenir du marché avec les ingrédients pour l’unique repas journalier de la
famille :
Voici, le tableau
de ces dépenses :
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Qte
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Prix
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Montant
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riz
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petite marmite
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2
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35
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70
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pois vert
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petite marmite
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1
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50
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50
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viande (cuisse de poulets)
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100
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huile
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25
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pâte tomate
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6
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Beurre
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5
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citron
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20
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épices
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20
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charbon
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50
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Total
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346
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Cela fait une
différence 200-346 = -146 Gourdes
Mais, comment
fais-tu pour payer, parce le revenu de la famille est inférieur à ce qu’elle à
besoin pour son unique repas, lui demandé-je ?
Elle me répond
dans un ton plaisant, il faut savoir nager, le président Préval nous a dit que
nous devons nager pour sortir (fò w konn naje wi, Presidan Preval te nou fò n
naje poun sòti). Eh bien, comment je fais ? J’ai un « client »
qui me vend parfois à crédit. Des fois, ma cousine m’envoie un transfert des
USA. Parfois, nous ne prenons pas de viande. Ah oui ! Il faut être très débrouillard
(A wi ! fò w konn brase).
Comment vous
faites pour payer l’électricité que
vous avez là?
Souriante, elle répond,
non, non on ne paie pas, nous avons une prise clandestine (Se konbèlann nou
genyen, nou pa peye).
Et pour les médicaments,
l’écolage, le loyer, comment vous faites ?
Hmmm !
répond-elle. Dieu sait tout (Bondye konn tout bagay), poursuit-elle.
A mon tour, je me demande :
Cet haïtien
(cette famille), a-t-il un avenir ? Pendant combien de temps va-t-il
survivre ? L’enfant qui a huit (8) ans a-t-il un avenir ?
Combien de
familles sont dans cette situation ?
Et si l’argent de
l’Etat a été utilisé autrement ?
Enfin, je vous
laisse imaginer la vie des milliers de familles qui sont dans la même situation
que la famille Mathieu.
FN/14/07/2015