mardi 14 juillet 2015

Et si le peuple était conscient de la valeur réelle de vos 200 Gourdes de salaire minimum par jour!

Monsieur le Président,
Messieurs/Mesdames les Ministres du Gouvernement,
Messieurs les parlementaires,
Mesdames/Messieurs les candidates et candidats,
Mesdames/Messieurs Patronnes et Patrons

Savez-vous que si le peuple ne se soulève pas après vous, c’est peut-être parce qu’il n’est pas conscient qu’il est en train de crever de faim et pourris dans une pauvreté atroce.

Vous avez dit 200 Gourdes le salaire minimum, très bien ! Mais à quoi est-ce que çà sert ?

Voyons chez la famille de Mathieu Giles.

Ce mardi 30 Juin 2015, j’ai pris le soin d’occuper ma journée à questionner la misère autour de moi (trop de personnes sont venues me demander quelque chose à manger) ; alors, je me suis dit, je vais m’entretenir avec une personne prise au hasard sur ce qu’elle va manger et comment elle s’y prend. 

C’est ainsi que je suis tombé sur Madame Mathieu. J’ai découvert ceci :

Mathieu Giles est ouvrier au salaire minimum et père d’une famille de cinq personnes [sa femme, sa fille, le petit garçon et la fille qu’il a accueilli chez lui]. Une famille de cinq (5) personnes. Le revenu de la famille est le salaire de Monsieur Mathieu.

Ce midi, j’ai discuté avec sa femme à peine revenir du marché avec les ingrédients pour l’unique repas journalier de la famille :

Voici, le tableau de ces dépenses :

Qte
Prix
Montant
riz
petite marmite
2
35
70
pois vert
petite marmite
1
50
50
viande (cuisse de poulets)



100
huile



25
pâte tomate



6
Beurre



5
citron



20
épices



20
charbon



50
Total
346

Cela fait une différence 200-346 = -146 Gourdes

Mais, comment fais-tu pour payer, parce le revenu de la famille est inférieur à ce qu’elle à besoin pour son unique repas, lui demandé-je ?

Elle me répond dans un ton plaisant, il faut savoir nager, le président Préval nous a dit que nous devons nager pour sortir (fò w konn naje wi, Presidan Preval te nou fò n naje poun sòti). Eh bien, comment je fais ? J’ai un « client » qui me vend parfois à crédit. Des fois, ma cousine m’envoie un transfert des USA. Parfois, nous ne prenons pas de viande. Ah oui ! Il faut être très débrouillard (A wi ! fò w konn brase).

Comment vous faites pour payer  l’électricité que vous avez là?

Souriante, elle répond, non, non on ne paie pas, nous avons une prise clandestine (Se konbèlann nou genyen, nou pa peye).

Et pour les médicaments, l’écolage, le loyer, comment vous faites ?

Hmmm ! répond-elle. Dieu sait tout (Bondye konn tout bagay), poursuit-elle.

A mon tour, je me demande :

Cet haïtien (cette famille), a-t-il un avenir ? Pendant combien de temps va-t-il survivre ? L’enfant qui a huit (8) ans a-t-il un avenir ?

Combien de familles sont dans cette situation ?

Et si l’argent de l’Etat a été utilisé autrement ?

Enfin, je vous laisse imaginer la vie des milliers de familles qui sont dans la même situation que la famille Mathieu.


FN/14/07/2015

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